Logo of MSmédecine/sciences : m/s
Med Sci (Paris). 2009 October; 25(10): 858–862.
Published online 2009 October 15. doi: 10.1051/medsci/20092510858.

Rôle de l’environnement sur l’incidence et la sévérité des envenimations

Jean-Philippe Chippaux*

Unité de recherche « Santé de la mère et de l’enfant en milieu tropical », IRD UR010, Université Paris Descartes, 4, avenue de l’Observatoire, 75270 Paris Cedex 06, France
Corresponding author.
 

L’envenimation, véritable problème de santé publique dans les pays en voie de développement [ 1], est liée à la rencontre entre un homme et un animal venimeux. Les circonstances qui favorisent cette envenimation dépendent à la fois du comportement de l’animal et de l’activité humaine. La confrontation n’est donc pas fortuite mais découle de contraintes environnementales et économiques. La gravité de l’envenimation dépend d’abord de la quantité et de la toxicité du venin inoculé, et donc de l’espèce animale concernée. Elle dépend également de la qualité de la prise en charge de l’accident. L’accès rapide à un traitement efficace est notamment décisif.

La création de milieux artificiels, la déforestation incontrôlée, les travaux d’irrigation permettant le développement de la filière agricole, les monocultures extensives et l’extension des espaces périurbains ont des conséquences sur la démographie ou le comportement des populations animales. De plus, les capacités d’adaptation de nombreuses espèces, en particulier venimeuses, évoluent. Quant aux activités humaines, elles y sont généralement plus importantes, ce qui augmente le risque de contact avec la faune. Des études écologiques et épidémiologiques permettent d’évaluer les risques de morsure ou de piqûre et de suggérer des solutions pour en réduire l’incidence et mettre en place les ressources thérapeutiques nécessaires.

L’étude de la faune, préalable à l’évaluation du risque

Pour l’épidémiologiste, le risque zoologique comprend deux paramètres : la composition du peuplement, c’est-à-dire les différentes espèces représentées dans un groupe zoologique, et l’abondance des populations (on évalue un effectif approximatif des individus de chaque espèce significative) qui traduit la probabilité de rencontre entre l’homme et l’animal venimeux.

La plupart des animaux venimeux, notamment les serpents et les scorpions, ont un territoire limité à quelques dizaines ou centaines de mètres carrés et ne migrent qu’exceptionnellement. Le peuplement est donc stable tant que le milieu n’est pas modifié. Sa composition et l’abondance des populations qui le composent sont évaluées par des captures organisées en fonction de lieux ou d’activités définis au préalable. L’objectif est de récolter suffisamment de spécimens pour connaître les principales espèces présentes dans le milieu étudié. Il est également possible d’utiliser des méthodes plus rigoureuses (marquage et « recapture » des animaux ou radiotélémétrie) qui fournissent des données plus précises mais qui sont plus coûteuses et souvent plus longues.

Les exploitations agricoles attirent certaines espèces de serpents

L’impact des interventions humaines sur l’environnement commence à être mesuré plus précisément. Certaines pratiques, comme les feux de brousse utilisés traditionnellement en agriculture pour nettoyer les champs et éliminer les parasites, réduisent la densité de serpents de 80 %, mais ne modifient pas la composition du peuplement [ 2]. L’efficacité de ces pratiques semble toutefois n’être que saisonnière et on retrouve la densité de serpents originelle une ou deux années plus tard [ 3]. En revanche, la déforestation a des conséquences beaucoup plus profondes et durables. Les espèces forestières sont remplacées par d’autres et leur densité est significativement réduite. On a longtemps considéré que le développement d’une forêt secondaire favorisait le renouvellement des espèces forestières et le maintien de la biodiversité. Cette idée est désormais contestée [ 4]. Luja et al. [4] évaluent à 70 % au moins la réduction du nombre d’espèces et de la densité de serpents dans les forêts secondaires du sud du Mexique ou en savane herbeuse, par rapport aux chiffres observés dans la forêt primaire. En revanche, en zone découverte, le Bothrops asper - crotale particulièrement venimeux - devient l’espèce majoritaire alors qu’elle est minoritaire en forêt. Le principal facteur d’attraction des serpents dans un endroit donné est l’abondance des proies [ 5], ce qui explique le maintien de nombreuses espèces spécialistes1 dans des milieux complexes ou fermés comme la forêt primaire, et d’espèces généralistes dans des milieux ouverts. La présence de l’homme, qu’accompagne toujours une prolifération de commensaux comme les lézards, batraciens ou rongeurs, peut avoir pour conséquence secondaire le développement de populations ophidiennes.

En Côte d’Ivoire, nous avions montré que les plantations agro-industrielles, monocultures couvrant de nombreux hectares, abritaient des peuplements de serpents caractéristiques [ 6]. Dans les bananeraies, le mode d’irrigation a pour conséquence des peuplements ophidiens très différents. Les couleuvres aquatiques piscivores, sans danger pour l’homme (notamment Afronatrix anoscopus), sont fortement majoritaires dans les plantations drainées alors que, dans les bananeraies où la rétention d’eau est assurée par un paillage épais, les vipères batracophages (Causus maculatus) représentent 50 % des espèces rencontrées (Figure 1). L’incidence annuelle des morsures de serpent dans les bananeraies atteint 3 ou 4 % des ouvriers, soit dix fois plus que celle des morsures constatées dans les communautés voisines [6]. Cependant, les morsures sont sans gravité dans les bananeraies drainées puisque le peuplement est surtout composé de couleuvres, et modérées dans les autres plantations en raison de la faible toxicité du venin de Causus maculatus.

Ailleurs, dans les plantations de palmiers à huile ou d’hévéas, les elapidae (cobras, mambas, serpents corail, bongares, dont Naja sp. et les mambas Dendroaspis sp. notamment) dont le venin est fortement neurotoxique, sont trois à cinq fois plus abondants que dans la brousse voisine [6, 7]. Dans les plantations de cannes à sucre, les viperidae dont le venin entraîne des réactions inflammatoires, hémorragiques et souvent nécrosantes, sont les plus nombreux [ 8]. L’incidence des morsures y est au moins deux fois supérieure à celle qui prévaut dans les villages environnants [9, 10] et les envenimations sont souvent plus graves compte tenu des espèces que l’on y rencontre.

Dans les pays industrialisés, les pressions exercées sur l’environnement ont également un impact sur la faune venimeuse, mais les accidents y sont beaucoup plus rares. En France par exemple, l’incidence des envenimations accidentelles a considérablement diminué depuis quelques décennies, en raison à la fois d’une réduction de la densité des vipères [ 11] et de la forte mécanisation de l’agriculture [ 12]. Dans les pays en voie de développement, on a clairement démontré la relation entre l’incidence des morsures, leur gravité, le comportement des serpents et le type d’activités agricoles [6, 13, 14]. La naissance de serpenteaux, phénomène saisonnier, entraîne la dispersion temporaire d’un grand nombre de juvéniles à la recherche de leur territoire alors que les adultes mâles ne se déplacent en général qu’à la période des accouplements aussi bien en région tempérée [ 15] qu’en région tropicale [ 16] (Figure 2). Ce comportement des jeunes serpents entraîne une augmentation significative des envenimations dans les champs et les résidences. Les activités humaines, comme la récolte de la canne à sucre, induisent une augmentation des envenimations uniquement localisées aux champs [14] (Figure 3).

Les espaces périurbains favorisent le développement de populations d’arachnides

Bien que la densité de serpents, parfois venimeux, puisse être élevée dans les villes tropicales ou à proximité de celles-ci [ 17, 18], les envenimations ophidiennes y sont dix fois moins fréquentes qu’en milieu rural [ 19, 20]. Les scorpions sont également plus abondants à la campagne mais ils peuvent s’adapter au milieu urbain. À Guanajuato au Mexique, 92 % des piqûres ont lieu en ville, l’incidence étant inversement proportionnelle au nombre d’habitants [ 21]. En Amérique du Sud, certaines espèces de scorpions, comme tityus trivittatus, T. stigmurus, T. brazilae et T. serrulatus - cette dernière parthénogénétique et particulièrement opportuniste [ 22] - s’adaptent remarquablement bien au milieu urbain, ce qui a entraîné une augmentation des envenimations au cours des dix dernières années, notamment en Argentine [ 23]. Au Chili, pays dépourvu de serpents dangereux pour l’homme, on observe des épidémies localisées dans des lotissements périurbains modernes à l’origine d’incidences ponctuelles supérieures à 1 000 piqûres pour 100 000 habitants [ 24]. Néanmoins, la mortalité a diminué de façon spectaculaire grâce à l’utilisation systématique d’un sérum antivenimeux d’excellente qualité, notamment au Mexique [21], et à l’amélioration de la prise en charge médicale, notamment en unité de soins intensifs.

Prévention et prise en charge des accidents

Plusieurs millions de morsures de serpent et de piqûres de scorpion surviennent chaque année [1]. Ce chiffre, longtemps sous-estimé en raison d’un recueil insuffisant des données épidémiologiques, est actuellement revu à la hausse dans de nombreux pays. Au Brésil par exemple, le nombre d’envenimations enregistrées depuis la fin des années 1990 a plus que doublé. La croissance démographique et l’amélioration du recueil de données expliquent en partie ces résultats [ 25]. Mais l’extension des plantations de cannes à sucre pour produire du biocarburant ou la construction de lotissements périurbains s’accompagnent d’une augmentation des accidents d’envenimation, respectivement ophidiens et scorpioniques, auxquels on peut ajouter dans certains endroits les accidents dus aux araignées.

Le contrôle des envenimations poursuit deux objectifs : éviter les accidents et réduire les conséquences de l’envenimation lorsqu’elle n’a pu être empêchée. On peut agir à trois niveaux : réduire les populations d’animaux venimeux, éviter leur contact avec les humains et améliorer la prise en charge de l’accident.

Le contrôle des populations animales est toujours difficile. L’utilisation de répulsifs ou de pesticides, outre les risques toxiques pour la faune et l’homme, s’est révélée inefficace pour repousser les serpents [ 26]. Elle semble plus utile contre les arachnides mais le renouvellement du traitement et l’usage domestique d’insecticides ont des conséquences négatives sur la faune qui n’est pas ciblée par ces produits et sur les habitants. Dans les plantations industrielles, une clôture électrifiée autour des cultures s’est montrée très efficace contre l’intrusion de serpents [ 27]. Le nettoyage des habitations, l’utilisation d’un revêtement lisse lors de la construction des murs des maisons, l’élevage de prédateurs naturels, éventuellement la pulvérisation d’insecticides, assurent également une bonne protection, du moins contre les scorpions ou les araignées [ 28].

Les précautions individuelles limitent également les risques d’accident. Lors des travaux agricoles, le port du chapeau, de bottes et de gants réduit significativement l’incidence des morsures de serpent. Le déplacement de branchages ou de pierres, le dessouchage et le sarclage doivent être effectués avec des instruments comportant un long manche.

Même à domicile, il faut se déplacer chaussé et dormir sous une moustiquaire pour minimiser le risque de piqûres de scorpion particulièrement fréquentes la nuit dans les maisons [ 29], ou de morsures de serpent, courantes dans de nombreux pays en voie de développement, particulièrement en Asie [ 30].

Une bonne connaissance des agresseurs potentiels permet la prise en charge précoce et appropriée des accidents. Les envenimations cobraïques, dont sont responsables les Elapidae, se caractérisent par une symptomatologie neurotoxique d’évolution rapide pouvant entraîner la mort en quelques heures par paralysie respiratoire. Si les premiers symptômes de l’envenimation par une vipère ou un crotale sont immédiats - notamment l’inflammation -, le syndrome hémorragique est parfois retardé de quelques heures ou de quelques jours et la nécrose évitée par un parage soigneux de la morsure. Dans tous les cas, l’administration d’un anticorps antivenimeux (fragments F(ab’)2 purifiés) neutralise rapidement le venin et stoppe l’envenimation. La plupart des antivenins sont polyvalents, ce qui rend l’identification de l’animal venimeux inutile. Le haut degré de purification de nombre de ces anticorps leur confère une excellente tolérance. Actuellement, moins de 5 % des antivenins ont des effets indésirables et ceux-ci sont bénins. Il est néanmoins conseillé de prévoir des mesures d’évacuation d’urgence pour parer à toute éventualité. En dehors des antalgiques, souvent indispensables en raison de la violente douleur causée par la morsure, aucun traitement médical n’est recommandé avant l’arrivée à l’hôpital.

Conclusion

Des études faunistiques simples permettent de connaître la proportion et l’abondance des espèces venimeuses dans un lieu donné. Il est donc possible d’anticiper le risque d’envenimation en fonction des activités qui sont menées dans ce lieu et de définir les procédures appropriées. La formation du personnel, notamment celui chargé des premiers secours ou des soins médicaux, en sera grandement facilitée. Enfin, il est recommandé de disposer sur place des antivenins adéquats et de prendre les dispositions nécessaires pour une évacuation rapide vers un centre de santé mieux équipé.

Conflit d’intérêts

L’auteur déclare n’avoir aucun conflit d’intérêts concernant les données publiées dans cet article.

 
Footnotes
1 Certains serpents sont des spécialistes, ne se nourrissant que d’un seul groupe d’animaux, tels que les limaces ou des escargots, voire d’une seule espèce. D’autres sont des généralistes, qui mangent à peu près tout ce qu’ils peuvent avaler.
References
1.
Chippaux JP. Incidence mondiale et prise en charge des envenimations ophidiennes et scorpioniques. Med Sci (Paris) 2009; 25 : 197–200.
2.
Barbault R. Les peuplements d’ophidiens des savanes de Lamto (Côte d’Ivoire). Ann Univ Abidjan Ser E 1971; 4 : 133–93.
3.
Masterson G, Maritz B, Alexander GJ. Effect of fire history and vegetation structure on herpetofauna in a South African grassland. Applied Herpetol 2008; 5 : 129–43.
4.
Luja VH, Herrando-Pérez S, González-Solís D, Luiselli L. Secondary rain forests are not havens for reptile species in tropical Mexico. Biotropica 2008; 40 : 747–57.
5.
Luiselli L. Resource partitioning and interspecific competition in snakes: the search for general geographical and guild patterns. Oikos 2006; 114 : 193–211.
6.
Chippaux JP, Bressy C. L’endémie ophidienne des plantations de Côte d’Ivoire. Bull Soc Pathol Exot 1981; 74 : 458–67.
7.
Akani GC, Ebere N, Luiselli L, Eniang EA. Community structure and ecology of snakes in fields of oil palm trees [elaeis guineensis] in the Niger Delta, Southern Nigeria. Afr J Ecol 2007; 46 : 500–6.
8.
Malukisa J, Collet M, Bokata S, Odio W. Résultats préliminaires d’une enquête herpétologique en plantation de cannes à sucre en République démocratique du Congo. Bull Soc Pathol Exot 2005; 98 : 310–1.
9.
Chippaux JP. Épidémiologie des morsures de serpent au Bénin. Bull Soc Pathol Exot 2002; 95 : 172–4.
10.
Odio W, Musama E, Engo Biongo G, et al. Épidémiologie des morsures de serpent dans les plantations de cannes à sucre de Kwilu Ngongo en République démocratique du Congo. Bull Soc Pathol Exot 2005; 98 : 312–5.
11.
Naulleau G. Bocage et dynamique des populations de reptiles. Journées d’études européennes sur le bocage. Actes du colloque de Cerisay (France). Ville : Maison d’édition, Année : 32–9.http=//www.oncfs.gouv.fr/events/point_faune/habitat/2004/bocage_colloque/09Guy_NAULLEAU.pdf
12.
Chippaux JP, Goyffon M. Les morsures accidentelles de serpent en France métropolitaine. Presse Med 1989; 18 : 794–5.
13.
Bochner R, Struchiner CJ. Aspectos ambientais e sócio-econômicos relacionados a incidência de acidentes ofídicos no Estado do Rio de Janeiro de 1990 a 1996 : uma análise exploratória. Cad Saude Publica 2004; 20 : 976–85.
14.
Sawai Y, Kawamura Y, Araki Y, Tomihara Y. A historical outlook on studies of habu (trimeresurus flavoviridis) bites in the Amani and Okinawa islands if Japan. In : Rodda GH, Sawai Y, Chiszar D, Tanaka H, eds. Problem snake management. The Habu and the Brown Treesnake. Ithaka : Comstock Publ Ass, Cornell University Press, 1999 : 107–15.
15.
Bonnet X, Naulleau G, Shine R. The dangers of leaving home dispersal and mortality in snakes. Biol Conserv 1999; 89 : 39–50.
16.
Chippaux JP. Les serpents de la Guyane française. Paris : IRD, 1986 : 166 p.
17.
Akani GC, Eyo E, Odegbunen E, et al. Ecological patterns of anthropogenic mortality of suburban snakes in an African tropical region. Israel J Zool 2002; 48 : 1–11.
18.
Oyaberu KA, Shokpeka CJ. Identification of plantation snakes in Nigeria: an approach to solve occupational hazards. Nig Med Pract 1984; 7 : 151–5.
19.
Chippaux JP. Épidémiologie des morsures de serpent en République de Côte d’Ivoire. Bull Soc Pathol Exot 2002; 95 : 167–71.
20.
Pacheco UP, Zortéa M. Snakebites in Southwestern Goiás State, Brazil. J Venom Anim Toxins Incl. Trop Dis 2008; 14 : 141–51.
21.
Celis A, Gaxiola-Robles R, Sevilla-Godínez E, et al. Tendencia de la mortalidad por picaduras de alacrán en México, 1979-2003. Rev Panam Salud Publica 2007; 21 : 373–80.
22.
Lourenço WR, Cloudsley-Thompson JL. Effects of human activities on the environment and on the distribution of dangerous species of scorpions. In : Bon C, Goyffon M, eds. Envenomings and their treatments. Lyon : Fondation Marcel Mérieux, 1996 : 49–60.
23.
Salomón OD, de Roodt AR. Escorpiones : denuncia espontánea en dos centros de referencia en la ciudad de Buenos Aires, 1997-2000. Medicina (B Aires) 2001; 61 : 391–6.
24.
Schenone H, Fontecilla J. Brotes epidémicos de picaduras de escorpión en habitantes de viviendas urbanas de construcción reciente. Bol Chil Parasitol 1998; 53 : 35–7.
25.
Bochner R, Struchiner CJ. Acidentes por animais peçonhentos e sistemas nacionais de informação. Cad Saude Publica 2002; 18 : 735–46.
26.
Moran S, Vaisman S, Tayar E. The efficacy of a naphthalene and sulphur formulation to repel the venomous snake Vipera palestinae in Israel. Applied Herpetol 2008; 5 : 225–32.
27.
Hayashi Y, Tanaka H, Wada Y, Mishima S. The electric fence for preventing invasion of Trimeresurus flavoviridis, Habu, the venomous snake. Japan J Exp Med 1983; 53 : 165–72.
28.
Spirandelli Cruz EF, Yassuda CR, Jim J, Barraviera B. Programa de control de surto de escorpião tityus serrulatus (Lutz and Mello 1922) no municipio de Aparecida, São Paulo State (Scorpiones, Buthidae). Rev Soc Bras Med Trop 1995; 28 : 123–8.
29.
Chippaux JP, Goyffon M. Epidemiology of scorpionism: a global appraisal. Acta Tropica 2008; 107 : 71–9.
30.
Chappuis F, Sharma SK, Jha N, et al. Protection against snake bites by sleeping under a bed net in southeastern Nepal. Am J Trop Med Hyg 2007; 77 : 197–9.